Durant la décennie 2000, le Maroc a entrepris deux évaluations nationales exhaustives de la recherche : la première, a concerné les Sciences et Technologies en 2003, et la seconde a porté sur la recherche en Sciences Humaines et Sociales en 2009.
Prenant en considération les conclusions à la fois du 1er rapport du Conseil Supérieur de l’Enseignement, publié en 2008, et des deux rapports d’évaluations des Sciences et technologies et Sciences Humaines, un programme d’urgence a été élaboré et mis en œuvre pour la période 2009-2012. Ce programme visait à renforcer les universités nationales en matière d’infrastructures et moyens à même de faire face aux défis suivants de massification, d’amélioration de leurs rendements, d’employabilité de leurs lauréats, d’amélioration et de valorisation de la recherche scientifique, du renforcement des compétences et moyens humains et d’amélioration de leur gouvernance.
Pour la première fois, des contrats programmes ont été signés avec les universités marocaines et le CNRST pour la mise en œuvre des différentes composantes de ce programme en leur conférant davantage d’autonomie et en les responsabilisant par la réédition des comptes. L’Etat a apporté les moyens financiers et humains nécessaires et les universités et le CNRST se sont engagés sur la réalisation des objectifs et les résultats chiffrés de performance. Ainsi, un dispositif de suivi-évaluation intégré a été mis en place ; ce dispositif fut articulé autour de : (i) comité central et comités internes au niveau de chaque université ; (ii) un système de reporting régulier ; et (iii) une batterie d’indicateurs de mesure de performance des réalisations.
La composante « promotion de la recherche scientifique » aussi bien au sein des universités que du CNRST a été développée autour de 5 leviers importants avec 6 indicateurs principaux de leur évaluation.
La communication sera structurée en trois parties : la première traitera de l’approche méthodologique en matière d’ingénierie d’évaluation qui a été adoptée pour le développement du dispositif d’évaluation du programme d’urgence ; la deuxième partie sera réservée à la description du dispositif d’évaluation avec quelques résultats chiffrés des performances des universités dans ces différentes composantes. La dernière partie sera dévolue à la composante de la recherche scientifique aussi bien sur le plan de ses leviers qu’en matière d’indicateurs de performance.
Enfin, l’auteur essaiera de présenter son évaluation de cette expérience, des leçons tirées ainsi que des recommandations visant à améliorer les méthodes et outils d’évaluation de la recherche scientifique.