Mise en place depuis 2007, la réforme du cycle doctoral au Maroc, a vu la création au sein des universités des centres d’études doctorales (CeDocs) adossées aux structures de recherche accréditées (laboratoires, équipes de recherche). La formation doctorale renouvelée a pour finalité d’offrir au doctorant une formation à la recherche (formation transversale, accompagnement dans son projet de recherche et soutenance de sa thèse), et d’encourager l’encadrement plutôt collectif, le travail et la production en équipe.
Cette contribution synthétise les résultats d’une évaluation externe menée par l’université Mohammed V Souissi en 2012, réalisée par une équipe d’experts (2 nationaux et 2 internationaux).
Première expérience d’évaluation de la mise en place des CeDocs et de leur impact sur la formation doctorale, il s’agit d’une évaluation formative ayant pour objectif de procéder à un état des lieux des CeDocs et de déceler ses forces et ses faiblesses. Elle s’est appuyée sur des documents officiels, une autoévaluation réalisée par les CeDocs dans cinq disciplines et les données recueillies lors des auditions impliquant l’ensemble des interlocuteurs : responsables, encadrants, étudiants et administratifs.
L’analyse s’est focalisée sur l’examen des deux niveaux : structurel et pédagogique. Les apports et réalisations de la réforme doctorale dont la mise en place des CeDocs, le fonctionnement collégial, le développement des formations transversales et l’initiation à la culture de publications ont été salués par la plupart des interlocuteurs. Néanmoins beaucoup d’autres chantiers restent à développer et améliorer. Ont été identifiés parmi d’autres :
- la visibilité de la contribution des CeDocs à la recherche scientifique ;
- le flou ressenti par rapport aux responsabilités entre directeur du CeDoc et chef d’institution ;
- le manque de feedback sur les expériences des doctorants ;
- l’absence de mécanismes efficient de financement des doctorants ;
- la démotivation des doctorants bloqués dans leur soutenance par l’exigence de publications.
Les résultats de l’évaluation ont fait également objet de recommandations avec des propositions de pistes d’amélioration.
Faute de temps et de non disponibilité de données sur les activités au sein des structures de recherche, la dimension en relation avec le développement des disciplines et leur alignement sur les axes prioritaires et le développement de la recherche scientifique en général dans les institutions visitées n’a pas pu être examinée et évaluée. Cette évaluation nécessiterait des indicateurs pertinents pour apprécier la productivité, l’encadrement des doctorants, l’implication des chercheurs, l’impact scientifique et socio-économique et la pérennité de la structure de recherche.
