Allocution d’ouverture du Colloque international « L’évaluation de la recherche scientifique : Enjeux, méthodes et instruments »

Allocution d’ouverture du Colloque international « L’évaluation de la recherche scientifique : Enjeux, méthodes et instruments »

Mesdames et Messieurs

 

Il m’est particulièrement agréable de procéder aujourd’hui à l’ouverture des travaux de ce colloque international sur L’évaluation de la recherche scientifique : Enjeux, méthodes et instruments. Je tiens en premier lieu à vous exprimer mes plus vifs remerciements d’avoir accepté notre invitation à contribuer à la réflexion sur l’évaluation de la recherche scientifique.

Je tiens également à remercier vivement nos invités venus de l’étranger d’être aujourd’hui parmi nous.

L’organisation de ce colloque découle de notre volonté d’engager, dans le cadre du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS), une réflexion sur l’évaluation, ses enjeux ses méthodes et ses pratiques. Comme vous le savez, l’une des principales missions du CSEFRS réside dans l’évaluation des politiques publiques en matière d’éducation de formation et de recherche scientifique, que son organe l’INE prend en charge.

L’objectif de ce colloque consiste à approfondir la réflexion sur les orientations à donner à l’évaluation de la recherche, et sur les méthodes à adopter et sur les bonnes pratiques dans ce domaine.

Nous sommes parfaitement conscients de l’importance de la recherche scientifique dans le développement des pays et convaincus du rôle que doit jouer l’évaluation dans l’amélioration de notre système universitaire et de notre production scientifique. Le CSEFRS a élaboré une Vision stratégique 2015-2030 qui trace les grandes orientations stratégiques pour notre système d’éducation, de formation et de recherche scientifique. Cette Vision décline une panoplie de préconisations à mettre en œuvre d’ici à l’horizon 2030, ciblant le développement de la recherche dans notre pays, et consacrant une place centrale à son évaluation périodique.  L’une des préconisations de ladite Vision recommande, entre autres, de « mettre en place un système rationnel de gouvernance et de gestion, doté d’indicateurs précis poursuivre et évaluer la recherche scientifique et technique et l’innovation. ».

Le CSEFRS est une institution constitutionnelle consultative chargé de faire des propositions stratégiques dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique.  Il a pour missions d’émettre des avis, réaliser des études et entreprendre des évaluations de tout ou d’une partie du système d’éducation de formation et de recherche ainsi que des politiques publiques. Il a la singularité de disposer d’un organe, en l’occurrence l’Instance Nationale d’Evaluation, chargé de concevoir et de réaliser à son profit, des évaluations.. Ainsi, le Maroc a la particularité de disposer de cette structure institutionnelle singulière qui cible le système d’éducation de formation et de recherche dans sa globalité et dans toutes ses composantes.

Dans le cadre du Conseil, l’INE entreprend l’évaluation de la recherche scientifique au côté d’autres dimensions  qui se rapportent au Système d’éducation, de formation que lui confie la loi. Elle réalise des évaluations, globale, sectorielle et thématique du système éducatif de l’enseignement supérieur et de  la formation des cadres, ainsi que celle des politiques publiques en matière de recherche. Sa mission consiste également à évaluer l’efficience pédagogique et financière par rapport aux objectifs définis par les pouvoirs publics ainsi que le rendement interne et externe du système d’éducation et de formation. Si l’INE doit concevoir les outils d’évaluation pour accomplir sa mission et de promouvoir le système de recherche, elle doit à l’évidence être à l’écoute des expériences internationales et apporter sa contribution à la réflexion sur les standards internationaux et sur les indicateurs utilisés dans les évaluations du système de recherche.

Il est attesté que l’évaluation de la recherche est devenue un outil indispensable de la bonne gouvernance et d’aide à la prise de décision des politiques publiques dans le domaine de la recherche scientifique et technique. Par ailleurs, l’évaluation de la recherche est devenue, au fil du temps, un champ de connaissance à part entière, dont il convient de s’approprier pour en faire un instrument au service de la promotion de la recherche.

Ainsi, le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique s’emploie à travers l’Instance Nationale d’Evaluation à concevoir les outils et les instruments appropriés pour conduire l’évaluation de la recherche scientifique en vue de faire les recommandations de nature à hisser le niveau de la recherche nationale, accroître son efficacité et à augmenter son impact socio-économique.

C’est donc dans ce cadre institutionnel que s’inscrit l’organisation de ce colloque international afin de nous doter des bonnes approches et des outils pertinents pour la pratique de l’évaluation. Ce colloque offre donc l’occasion de débattre des méthodes appropriées pour évaluer la recherche.

Ce colloque se veut également un forum et un espace de partage et d’échange autour des enjeux, des méthodes et des instruments d’évaluation de la recherche scientifique. S’agissant d’un sujet en constante évolution, on se doit de puiser dans les expériences réussies nationales et internationales en matière d’évaluation de la recherche scientifique, et questionner régulièrement leur validité, leur portée et leurs limites. Ce colloque est également pour nous une opportunité de nouer davantage de relations de coopération avec les experts, les chercheurs et les institutions spécialisés.

Il va sans dire que nous ne cherchons pas à évaluer pour évaluer, mais plutôt à évaluer pour que la recherche scientifique puisse contribuer au développement de notre pays à un moment où nous sommes appelés par la plus haute autorité de l’Etat à marquer une pause pour repenser notre modèle de développement en vue de son adaptation aux besoins et aux attentes des citoyens. Nul doute que les corrections à apporter iront dans le sens d’un développement juste et durable qui fera la plus grande place à la connaissance, à la science et à la technologie et donc à la recherche scientifique.

Notre modèle de développement est tributaire d’opérer la grande mutation de toute notre économie vers une économie du savoir, une économie verte, une économie citoyenne et une économie inclusive. L’enjeu est, par conséquent, d’arrimer la recherche scientifique et l’innovation à toutes ces dimensions, seules à même d’apporter les vraies solutions et les progrès nécessaires à une telle mutation, laquelle doit aller de pair avec la régionalisation avancée comme choix stratégique pour le pays.

C’est dire combien l’évaluation de la recherche avec les méthodes appropriées est importante afin de bien orienter les activités de la recherche scientifique, d’optimiser leurs ressources, d’arrêter des politiques cohérentes pour que la recherche scientifique joue pleinement son rôle de levier.

Vos débats, vos réflexions, vos contributions et vos propositions, Mesdames et Messieurs les participants, vont certainement nous être de la plus grande utilité pour lancer une évaluation sectorielle de la recherche scientifique et technique dans notre pays.

Je vous réitère  mes vifs remerciements et souhaite plein succès aux travaux de cette rencontre internationale.

2017-12-06T11:38:31+00:00