Les programmes et les écoles doctorales sont de plus en plus sujet à évaluation. En effet, après une perte d’intérêt durant la moitié du 20ème siècle., le cycle doctoral devient au centre des préoccupations des décideurs politiques et de toute la communauté scientifique. Ce regain d’intérêt est motivé par le fait que le cycle doctoral est la pépinière des futurs scientifiques et chercheurs lesquels constituent le moteur d’une société de savoir.
Dans ce sens, des évaluations s’intéressent aux politiques des programmes et des cycles de doctorat. D’autres évaluations se focalisent plutôt sur les extrants des activités de recherche des doctorants et leurs encadrants (thèses, publications, brevets, ouvrages, etc), particulièrement les publications et les brevets devenus des indicateurs incontournables pour l’octroi de financement, le recrutement et la promotion de carrière, etc. D’autres évaluations considèrent les membres de jury d’une thèse et les remerciements comme objet d’analyse et de qualité.
Le recours à l’évaluation des programmes et des cycles de doctorat croît constamment à cause également de la mondialisation de la recherche, l’intensification de la recherche collaborative, la mobilité des chercheurs.
Malgré ces évaluations à la fois riches et variées, il n’est pas recensé d’évaluation qui adresse l’efficacité du programme ou du cycle. C’est souvent dû à la difficulté des construire des indicateurs normalisés, structurés et reproductibles qui conviennent à l’objectif de l’évaluation. C’est également dû à la multiplicité, selon les pays, des modèles du doctorat, leurs contextes et leurs organisations.
La présentation vise à partager la méthode conçue et adoptée à cet effet par l’Instance Nationale d’Evaluation du Conseil Supérieur de l’Education, la Formation et la Recherche Scientifique. Cette méthode s’appuie sur un panier d’indicateurs normalisés pour évaluer la politique et l’efficacité du cycle doctoral. Ces indicateurs peuvent être transposés dans n’importe quel programme ou cycle doctoral. Ces indicateurs sont de surcroît appliqués à quatre pays : Afrique du Sud, France, Maroc et Tunisie. Cette évaluation est conduite pour rendre compte de manière objective, normalisée et comparative de l’efficacité des programmes ou des cycles de doctorat.
La présentation débutera d’abord par une comparaison des principaux modèles du cycle doctoral à travers le monde, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord. Cette comparaison sera suivie d’une présentation des indicateurs utilisés et qui sont regroupés en deux catégories : .efficacité amont et efficacité aval.
Le panier comprend essentiellement les indicateurs suivants : (i) l’orientation de la politique du cycle doctoral vers la recherche, (ii) le pourcentage du nombre d’étudiants en Master par rapport au nombre total d’étudiants, (iii) le pourcentage du nombre de doctorants par rapport au nombre total d’étudiants, (iv) le pourcentage du nombre de doctorants par rapport au nombre d’enseignants-chercheurs, (v) le pourcentage du nombre de lauréats en doctorat par rapport au nombre de doctorants.
Enfin, la présentation passera en revue certains résultats de l’évaluation et les principales conclusions.